Un trou dans son CV n’est pas synonyme d’échec !

Un trou dans un CV est encore trop souvent perçu en France comme un signe d’échec et c’est toujours avec 1000 précautions que les candidats cherchent des solutions pour camoufler une période d’inactivité professionnelle, un peu honteux d’un parcours qui n’est pas linéaire et susceptible d’intriguer et de déplaire aux recruteurs.

Cette considération est typiquement française. Au contraire des cultures anglo-saxonnes et notamment américaines qui considèrent les échecs personnels comme un ingrédient nécessaire à la réussite !
Heureusement, les mentalités changent peu à peu. Les modifications profondes de la société et du monde du travail tendent à transformer les idées reçues et les failles d’une vie professionnelle sont considérées avec plus de bienveillance qu’il y a quelques années encore. A condition que les candidats sachent en tirer parti.

Changer la perception de l’échec
Il est temps de changer notre perception de l’échec ! Il va falloir remonter loin, bien loin puisque le système scolaire lui-même est l’une des causes de cette considération négative.
En effet, l’école elle-même encourage peu les erreurs et tend à réorienter le plus rapidement possible des élèves qui ne sont pas dans les cadres exigés par l’éducation nationale. Elle exige de ses élèves qu’ils acquièrent les mêmes compétences dans les mêmes périodes et laisse peu de place à celles et ceux qui se développent à un autre rythme.
Ces carcans peuvent décourager la créativité et le développement des talents.
En entreprise même, les aventuriers peuvent avoir l’impression de ne pas pouvoir trouver leur place. Pourtant, dans une société qui va toujours plus vite et pour laquelle nul ne peut prédire la situation dans les 5 prochaines années, les profils créatifs, atypiques ou curieux devraient au contraire être valorisés. Ils sont souvent le signe d’une capacité d’adaptation remarquable, qualité qui vaut parfois bien plus que des compétences scolaires.

Assumer son parcours et faire de ses échecs des réussites
Il est inutile de chercher à tout prix à camoufler ses accidents de parcours. Au contraire, manipuler son CV n’est jamais une bonne idée et risque de vous faire passer au pire pour un manipulateur, au mieux pour quelqu’un qui n’assume pas son parcours … dans tous les cas, le constat n’est pas terrible. D’autant plus que les enquêtes de référence et les tests de personnalité pratiqués couramment par les services RH permettent facilement de détecter les fausses informations.
La sincérité est toujours la meilleure alliée d’un parcours un peu chaotique. Si certains recruteurs continuent à rechercher le mouton à 5 pattes, ils sont pour la plupart aujourd’hui, en quête de personnalité et de compétences spécifiques telles que la gestion de crise, l’adaptabilité …
Les recruteurs ont besoin d’être rassurés quant à la capacité du candidat d’occuper le poste présenté et l’authenticité des propos couplée à une présentation intelligente de son parcours, saura donner confiance à la DRH.
Toutefois, jouer carte sur table avec le recruteur est une pratique qui requiert prudence et bon sens. Non seulement il conviendra de reconnaître ses échecs mais surtout d’en faire l’analyse pertinente. Faire comprendre au recruteur que l’échec a été accepté, compris puis que l’on est capable d’en tirer un bénéfice est la meilleure façon de prouver sa capacité à rebondir.

Quant au trou sur son CV, tant redouté, il est possible de le valoriser de multiples façons. Il est fort probable que vous n’ayez pas rien fait durant des mois … il s’agira alors de transformer ces moments de flottement en atouts. Les périodes d’inactivité professionnelle ne signifient pas systématiquement période d’inactivité personnelle.
Listez vos activités sur ces périodes et voyez quelles compétences vous pouvez noter en face … aujourd’hui, le travail rémunéré n’est plus la seule façon d’acquérir des savoir-faire et savoir-être valorisables en entreprise.

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